Voyager et explorer Oujda au Maroc
Connue dans l’histoire du Maroc pour ses étudiants universitaires à fort caractère qui n’ont pas peur de revendiquer leurs causes, Oujda est la ville la plus peuplée du nord du Maroc. Lorsqu’on la compare avec les villes du sud des montagnes du Rif, Oujda a une apparence ouverte et libérée qui la rend comparable à Rabat. De part sa proximité avec l’Algérie et sa position stratégique, différents empires et gouvernements l’ont contrôlée pendant les derniers siècles.
L’Espagne abandonna le contrôle d’Oujda quand la France commença à découper des zones du pays dont elle disposait comme faisant parties de son protectorat. Les Français firent plus pour les infrastructures de la ville que l’Espagne en construisant une ville nouvelle et en faisant des routes et une ligne de chemin de fer qui continue jusqu’en Algérie. Quand les Français quittèrent le Maroc, Oujda revint sous le contrôle du Maroc jusqu’à nos jours. De façon intéressante, avant que l’Espagne et la France rivalisent pour des parties du pays, Oujda faisait auparavant partie de l’empire ottoman et était considérée comme la capitale de l’Afrique du Nord. La ville voisine au nord est Melilla, qui appartient toujours à l’Espagne même si elle est sur le sol marocain.
Oujda n’a pas été fondée par les Maures, mais par les Berbères qui ont vécu dans ce qui est l’actuel Maroc pendant une petite période. Au début du Xe siècle, Ziri Ben Attia fonda la ville et son peuple la gouverna pendant des siècles. Ensuite, les Ziyanides la gouvernèrent, quand le règne turc mentionné ci-dessus commença et dura pendant 100 ans. Même à la fin des années 60, les affrontements étaient très fréquents à la frontière algérienne. Un tel événement, surnommé la Guerre pour la frontière algérienne, vit des étudiants et d’autres groupes lutter pour leurs opinions. À la fin des années 80, les relations avec l’Algérie se calmèrent et la région pratiqua une politique de frontière ouverte qui permit aux ressortissants de chaque pays d’entrer en Algérie ou au Maroc pour profiter de ce que chaque pays avait à offrir. Avec la guerre civile en Algérie, les frontières furent fermées une fois encore.
Voyager à Oujda au Maroc est une excursion qui en vaut la peine. Non seulement vous serez proche de l’Algérie, mais vous pourrez aussi comparer la ville avec les autres régions du Maroc, comme les villes impériales de Meknès, Fès, Rabat et Marrakech. Comme de nombreuses villes qui ne faisaient pas partie du protectorat français, il y a une médina (la vieille ville) et la ville nouvelle. Chaque quartier a son propre charme. Les meilleurs hôtels peuvent être trouvés dans la ville nouvelle. L’entrée principale est appelée la Bab El Ouabab qui est l’endroit où se tient un festival d’automne, chaque année, après la généreuse récolte des olives. Les Français reconstruisirent la médina, elle n’est donc pas aussi labyrinthique que celle de Fès, site du patrimoine mondial.
Explorer la ville pourra prendre la grande partie de votre journée et il est recommandé de commencer à proximité de Souk El Ma, qui est le nom arabe pour Souk de l’eau ou marché de l’eau. L’eau dans la ville avait coutume d’être vendue pour le système d’irrigation qui est toujours visible aujourd’hui. De nos jours, cependant, vous n’aurez pas à payer votre eau, mais la zone autour de cet endroit, le long du marché couvert, près de la place El Attarin, vaut la peine d’être vue. Se rendre et sortir d’Oujda est assez simple en train, en avion ou même en grand taxi. Oujda vaut vraiment le détour et vous réaliserez bientôt que sa situation et son éloignement des autres grandes villes du pays ont fait d’elle une partie si importante et pourtant si distincte du Maroc.